Les GENERATIONS EXPLOSIVES ®
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Les livres extraits 1
Les extraits
Le tome 1
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Michel L. KEHL
GENERATIONS
EXPLOSIVES®
ROMAN
EXTRAITS
© IIKehl Ecritures 2011
® Générations Explosives 2010
® www.generations-
© Photos Michel L. Kehl
Le Code de la propriété intellectuelle interdisant les copies et reproductions destinées à une utilisation collective, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite (art. L.122-
ISBN : 978-
Rérérence NUMILOG 9782953131419
Table des matières page 260
AVANT-
Le texte, que vous allez déguster, est un roman en huit chapitres, mettant en scène quatre générations d’une même famille.
L’histoire débute en 1968 autour des deux acteurs principaux, Jacques et Marie Paule. Vous les retrouverez à plusieurs étapes de leur vie : en 1974, en 1994, en 2009 et en 2010. Vous ferez ainsi la connaissance de leurs parents, de leur oncle Paul, de leurs enfants Dany et Sophie, de leurs petits-
Sans être une étude de mœurs, ce texte est le fruit d’une longue observation de notre environnement. Il vous permet d’appréhender de manière synthétique et originale l’influence que peut avoir la génération de ceux qui ont participé aux événements de 1968 en France, sur les générations suivantes et sur la Société, tout simplement.
Pour vous aider dans votre dégustation, vous trouverez dans les pages suivantes, avant le texte proprement-
De même, un lexique vous est proposé en fin d’ouvrage pour signifier des noms, des expressions et des abréviations, le plus souvent obsolètes, repérés dans le texte par un chiffre.
Enfin, un Après-
Bonne dégustation !
Et...n’oubliez pas de respirer de temps en temps.
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ARBRE GENEALOGIQUE
En quatre tableaux l’essentiel de l’arbre généalogique des acteurs du livre
Génération 1
Bastien, Yvette, Oncle Paul, Jean, Francine
Bastien : né en 1922, décédé en 1992, père de Jacques
Yvette : née en 1927, mère de Jacques
Oncle Paul : né en 1928, oncle de Jacques
Jean : né en 1919, décédé en 1950, père de Marie Paule
Francine : née en 1923, décédée en 1969, mère de Marie Paule
Génération 2 : la première Génération 68
Jacques, Marie Paule
Jacques : né en 1947
Marie Paule : née en 1949
Génération 3 : la deuxième Génération 68
Dany, Sophie
Dany : né en 1972, marié à Lucy en 1993, divorcé de Lucy en 2000, vit avec Paloma
Sophie : née en 1974, mariée à Marc Antoine en 1994
Génération 4 : la troisième Génération 68
Kevin, Bruce, Sue Ellen, César
Kevin : né en 1994, fils de Dany et Lucy
Bruce : né en 1995, adopté par Dany et Lucy
Sue Ellen : née en 1995, fille de Dany et Lucy
César : né en 1996, fils de Sophie et Marc Antoine.
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CHAPITRE 1
1968 : la première génération 68 entre dans l’histoire
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La rue St Jacques et la rue Soufflot du Quartier Latin à Paris sont très fréquentées par les étudiants depuis plus de dix ans. Ne provenant pas forcément des nombreuses écoles et facultés du quartier, ils y viennent en fait parce qu’Ils y trouvent tout ce qu’ils recherchent : des bars pour leur temps libre de la journée, des lieux sacro-
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Des poings se lèvent mais la rébellion s’arrête rapidement pour permettre aux discussions de reprendre. Les serveurs naviguent tant bien que mal parmi les clients, leur rigueur devant se combiner à leur capacité à comprendre cette jeune génération : il leur faut à la fois encaisser les consommations tout de suite, pour être sûrs d’en voir le paiement, et tolérer le sitting d’un groupe autour de quelques malheureux cafés pendant des heures. En fin de journée, vers dix-
Non loin de là, se situe la Fac d’Assas. Une véritable institution, qui en ces temps de frémissements de la jeunesse, est désignée du doigt par de nombreux étudiants. La Fac, classée politiquement très à droite, a en effet une réputation extrémiste qui ne facilite pas la vie de ses ressortissants, notamment quand ils parcourent la capitale. Certains d’entre eux, cependant, exacerbent cette situation parce qu’ils espèrent en tirer de la violence et parce que la mode est à l’arrogance. Ainsi depuis deux ans les accrochages entre les « fachos » – d’Assas – plutôt favorables au Gouvernement, et les « socialos » -
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à se rassembler en un lieu public pour ensuite faire face aux forces de l’ordre, immédiatement déployées. Le face à face est tendu mais pacifique, jusqu’à ce que des étudiants extrémistes et des agitateurs professionnels viennent perturber ces rassemblements et provoquer des heurts. Ces extrémistes ont été dénommés, le plus souvent à tort, les « fachos » d’Assas. C’est pour cela que la Fac de la rue d’Assas traîne sa mauvaise réputation.
A la Fac, en cette heure tardive, des étudiants de troisième année malmènent leur professeur de droit social. Un avocat du barreau de Versailles qui intervient comme conférencier depuis de nombreuses années, après sa journée de conseil. Les événements de l’après-
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Quelques heurts ont eu lieu dans les couloirs et au foyer entre les libertaires et les antis, au cours du premier trimestre de l’année universitaire. Ce sont les étudiantes, globalement favorables à la libéralisation des mœurs, qui ont ramené le calme à la Fac. Inutile, en effet, pour les antis de passer pour des ringards auprès des filles. D’autant que celles-
Un peu à l’écart du groupe favorable à la liberté sexuelle, Jacques* écoute amusé. L’as du droit social de la promotion a refreiné sa rancœur de ne pouvoir suivre son cours préféré. Il a été peiné pour le professeur qui a du abdiquer sous la terreur de l’auditoire. Il n’a rien dit contre ses camarades parce qu’il est discret. Considéré comme un provincial – il habite Orléans dans le Loiret – et comme un « ordinaire » -
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CHAPITRE 2
1974 : la première génération 68 marche vers la dynastie
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Sophie* est née il y a deux jours dans le jardin. Jacques* et Marie Paule* n’aiment pas les cliniques et les hôpitaux, ils appellent leurs maternités des ouvre-
Ainsi, a-
Dany*, le frère de Sophie, n’a pas aimé les Pink, il préfère les Dead18 : ça lui fait bouger les fesses. Il a boudé toute la journée parce que personne ne s’intéressait à lui. Déjà, en temps normal, il est oublié. Mais là, c’était pire : il gênait. Surtout, quand la horde des copains a débarqué en soirée. Il s’est même fait marcher dessus. Pourtant, d’habitude, ils sont sympas avec lui les potes aux parents. Il faut dire qu’avec sa bouille maculée de tâches de rousseur et sa tignasse à la Garfunkel19 il est craquant, pour un adulte qui n’a pas d’enfant. Parce que quand on le connaît et qu’on connaît les enfants, on sait qu’il faut être prudent avec lui : Il est capable de vous reconstituer la bataille de Gergovie en quelques minutes. Ce qu’il affectionne le plus, ce sont les poufs orange que Marie Paule vient d’acheter. Il a changé leur physionomie en une heure. Il aime bien aussi la belle tapisserie à fleurs de la chambre des parents. Quand la porte reste ouverte, il y laisse exprimer son inspiration artistique. Heureusement que les meubles sont en formica, sinon ils y passeraient également. Paulo, le grand copain de Jacques, lui a tout de même apporté un cadeau : un tas de cubes en bois tout en couleur. Il a essaimé les morceaux dans toutes les pièces. Il n’a cependant pas compris pourquoi, quand il a lancé un cube dans la cuvette des WC, …
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Marie Paule lui a fait mal à la joue. Enfin, c’était un cadeau génial ! A un moment de la soirée, il a entendu crier dans le jardin. Il s’est précipité dehors : tout le monde était nu en train de danser. C’était, paraît-
Ben tu vois. Ils ne sont pas invités parce qu’ils pourraient polluer l’atmosphère. Sophie doit bien démarrer dans la vie avec seulement de la musique et de l’amour.
Comme tous les week-
Ce samedi matin, le soleil n’est pas au rendez-
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nouveau la voix de Jimi pour passer une bonne journée. Jacques prend ensuite la parole pour émettre la possibilité de faire parvenir l’excédent du lait au MFA20 au Portugal. Mais Marie Paule n’est pas d’accord : elle préfère donner le lait aux militantes du MLF2 à Paris pour nourrir leurs enfants. D’autant que le transport jusqu’au Portugal risque de poser problème. Charlie, membre de la communauté et dessinateur à Pif Gadget dans la journée, pense qu’il faut aider de préférence les frères de Hongrie qui souffrent. Charlie est communiste, mais il n’en parle pas, parce qu’ici on est tous frères donc communistes, selon lui. Après âpre discussion, il est constaté que l’excédent n’est que de cent-
Tout à coup, Paulo émerge.
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La tablée se réjouit de son atterrissage. Paulo poursuit.
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Paulo célèbre ça tout seul en se versant un verre de gnôle dans son café. Jacques lui prend le bras.
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Paulo prend quelque instant pour recouvrer ses esprits.
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Les amis sont enthousiastes. Dany déboule sur la terrasse voir son père. Jacques l’envoie dans la maison vers sa mère, qui a du quitter la table parce que sa fille n’aime pas Jimi. Il revient sur le projet de Paulo.
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Paulo éclate de rire.
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Jacques se moque de Paulo. Celui-
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Jacques pose à nouveau la main sur le bras de Paulo.
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Dans la seconde, tout le monde est debout. Comme à l’accoutumée, le groupe tout entier vide la table et fait la vaisselle.
Un quart d’heure plus tard, un sachet trône au milieu de la table. Charlie accompagne les femmes jusqu’à la grange. Les enfants y sont enfermés le temps du délire, soit entre deux et trois heures. Le plus âgé d’entre eux a dix ans. Il est chargé de surveiller les petits. Les deux bébés restent avec leurs mères, qui s’asseoient à l’écart, pour éviter une intoxication. Marie Paule attache Sophie à elle pour ne pas prendre de risque. Même si elle a choisi une mexicaine, plus douce, qui fait seulement planer, elle ne sait pas si elle ne sera pas déséquilibrée. Sur la terrasse, tout est prêt. Avant de sombrer, Paulo a mis en route le magnéto à bande, qui dure trois heures, avec le dernier opus de Yes22.
Dany a réussi à s’éclipser de la grange. Il va voir les animaux, attiré par leurs cris. Soudain, il entend chanter près de la maison. Il arrive tant bien que mal auprès de sa mère.
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CHAPITRE 3
1994 : la première génération 68 aspire à l’immortalité
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A Bergerac, en ce mois de juin, l’été est bien installé : la première récolte de fraises est déjà dégustée depuis longtemps et les touristes anglais ont envahi la ville. C’est le mois et le lieu sur terre qu’a choisi Kevin* pour venir au monde. Ses parents Dany* et Lucy* habitent une petite maison à la sortie de la ville en direction de Vergt, la capitale de la fraise. Dany est aide-
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de l’hôpital pour la rejoindre. Il avait même mis de côté son activité syndicale et sa détente quotidienne avec les copains. Mais depuis trois jours que Kevin est né, Dany se pose des questions. La plus présente dans ses pensées : est-
Dany n’a pas dormi de la nuit. Ce jour qui débute est un jour particulier : Lucy revient à la maison avec Kevin, et ses parents viennent le perturber chez lui. Le matin, un peu sur ses gardes, il va chercher sa femme et son fils à l’hôpital. A leur arrivée à la maison, Lucy est très mécontente de constater que son mari n’a rien fait pendant son absence et surtout n’a pas préparé l’accueil du bébé. Elle se heurte violemment à Dany, lui reprochant le ménage pas fait, le linge en retard et la cuisine en désordre. Dany est totalement désorienté : c’est leur première scène de ménage et il ne comprend pas pourquoi. Quand il entend son fils s’exprimer bruyamment dans la chambre, il sait que la belle vie est terminée. Il se met cependant au travail pour faire plaisir à sa femme. Très rapidement, la maison reprend des couleurs. Mais Lucy ne retrouve pas le sourire. Elle s’affaire uniquement auprès de son fils. Elle n’a aucune attention pour Dany malgré ses gestes amoureux. Qui est au bord du désespoir.
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Vers 14 heures, Jacques et Marie Paule frappent à la porte d’entrée. Marie Paule salue à peine son fils et se rue vers Kevin et sa maman. Jacques, entré à son tour, tapote l’épaule de son fils en guise de bonjour et suit sa femme dans la chambre. Dany reste coi au milieu du couloir, se demandant s’il n’est pas de trop dans cette maison. Il suit cependant le mouvement et trouve Lucy et sa mère en pleine discussion dans la chambre. Jacques, quant à lui, est penché sur le bébé dans les bras de sa mère. Lucy, apercevant son mari, lui demande sèchement de ne pas rester dans l’ouverture de la porte pour éviter les courants d’air, en l’appelant chéri. Ce qu’elle n’avait encore jamais fait et qui lui déplait au plus haut point. Jacques décolle alors du bébé et entraîne son fils vers le couloir. Il cherche le salon et s’y engouffre, tout en apostrophant Dany.
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Dany marque son étonnement. Jacques le ressent.
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Dany fusille son père du regard. Jacques continue.
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Dany est à bout, devant tant de mauvaise foi. Il attrape son blouson dans le vestibule et sort sans bruit, laissant Jacques vissé dans son fauteuil. Celui-
Dany marche trois cents mètres au pas de charge dans la rue. Il est hors de lui quand il s’arrête devant le Bar du Stade et se rue à l’intérieur. Il descend trois bières en quelques minutes. Un peu calmé, il se bât la poitrine d’avoir pu penser un instant que son père avait changé. Mais le pire, c’est le comportement de Lucy. Comment peut-
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parmi les corps agonisants à la ferme. Ou comme quand, ado, il était enfermé dans sa chambre par ses parents pour qu’ils puissent recevoir des invités en toute tranquillité. Il se souvient que ses copains l’enviaient tellement de n’avoir personne sur le dos, tandis qu’eux étaient casés chez les grands parents pour ne pas gêner. La voix du patron le sort soudain de sa léthargie.
Une autre ?
Dany regarde l’heure, refuse la bière et se décide à repartir à la charge pour que son bonheur continue. Il achète une baguette de pain sur son chemin pour se donner bonne contenance et ainsi ne pas revenir les mains vides.
A la maison, il trouve ses parents en pleine discussion dans le salon alors que Lucy dort avec le bébé dans la chambre. Il s’enferme dans la cuisine sans dire un mot et s’affaire à continuer de briquer. Quelques minutes plus tard, apparaît sa mère à la porte de la cuisine. Elle semble mal à l’aise. Dany essaie de ne pas y prêter attention et continue son nettoyage. Marie Paule pose tout à coup la main sur le bras de son fils.
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Dany se redresse, pose calmement une casserole, ouvre la porte et va dans le couloir. Il s’exprime alors doucement et lentement.
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Marie Paule passe devant son fils, attrape ses effets et appelle Jacques. Ils sortent sans dire un mot. Dany va s’affaler dans son fauteuil de salon et se met à pleurer. Longtemps...
Dans la voiture qui les ramène vers Fontainebleau, Jacques et Marie Paule sont silencieux. Au bout de vingt kilomètres, Jacques insère une cassette de Pink Floyd dans le tableau de bord. Il roule sans s’arrêter et sans desserrer les dents.
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CHAPITRE 4
2009 : la troisième génération 68 est en ordre de formation
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Le collège Paul Lelond, dans l’agglomération de Bordeaux, est en pleine effervescence. C’est veille de manifestation nationale. La première des derniers douze mois. Le collège tient à sa réputation d’établissement frondeur. Ou plutôt Monsieur Lamarque, le Principal, tient à sa réputation de Directeur frondeur. Sous le grand préau, de nombreuses petites mains s’affairent : coups de marteaux, détonations d’agrafeuses électriques, plaintes de scies égoïnes et jurons de collégiens quand l’affaire dérape. Une animation peu ordinaire en ce mardi après-
Tout à coup, une voix couvre les bruits de chantier.
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Monsieur Lidec se précipite sous le préau.
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Kevin*, le chef de la fabrication parmi les collégiens, n’est pas content : un de ses équipiers du jour a écrit le mot cons sur une banderole pratiquement terminée. En tant que responsable, il doit veiller à ce qu’aucun mot répréhensible ne vienne perturber la valse des slogans. Il s’en justifie auprès de Monsieur Lidec qui lit le message sur le drap étendu par terre : Mort aux cons. Il apostrophe alors l’élève, auteur de cette création.
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L’élève concerné s’en offusque.
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Monsieur Lidec ouvre de grands yeux alors que l’élève poursuit.
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Monsieur Lidec est intéressé.
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Le jeune garçon réfléchit un peu.
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Monsieur Lidec sourit et lui explique que, malgré l’expérience de son grand-
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Monsieur Lidec calme le jeune révolutionnaire.
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Le collégien mitraille alors du regard Kevin et le professeur et s’en va en jurant. Tout le petit monde se remet au travail. Kevin a également fort à faire avec un groupe d’élèves gothiques14 qui a choisi de concevoir une pancarte à fond noir et texte rouge. On peut y lire : Sarko t’auras jamais la classe des troisième B de Lelond. Kevin trouve le slogan ridicule mais Monsieur Lidec a tenu à ce qu’ils s’expriment.
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D’autant que Kevin n’a pas compris le jeu de mots. Madame Gervais l’interpelle à cet instant.
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Kevin rechigne un peu. Madame Gervais s’en émeut.
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Kevin va alors voir sa sœur Sue Ellen*, qui fait partie de son équipe. Il lui confie la réalisation des brassards à condition, bien entendu, qu’elle vienne régulièrement lui montrer son ouvrage. Sue Ellen était, jusqu’à l’intervention de son frère, responsable de la découpe des draps.
Un peu avant 17 heures, fin des cours de la journée, Monsieur Lamarque vient faire son inspection. Il discute quelques minutes avec Madame Gervais et Monsieur Lidec avant d’aller observer le chantier sous le préau. Il se garde bien d’intervenir même si cela le démange. Il respecte l’initiative à partir du moment où cela occupe les esprits. Il appelle cela la libre participation. C’est une expression qu’il consacre depuis 68 quand il était étudiant à l’Ecole Normale. En quelques mots, la libre participation c’est la possibilité pour tout un chacun de faire ce qu’il veut à la condition que cela fasse avancer l’ouvrage commun. Il dit souvent que « si on avait procédé comme cela en 68, on ne serait pas dans la merde ». Concrètement, il est très difficile de mettre quoique ce soit en œuvre dans le collège à cause de la libre participation, puisque chacun fait ce qu’il veut. D’ailleurs, les parents ne s’y sont pas trompés, ils ne viennent plus aux réunions d’établissement après la deuxième séance de l’année scolaire. Monsieur Lamarque ne s’en plaint pas : il estime que ce sont les parents qui « foutent en l’air » l’Education Nationale. Il leur reproche de mettre sur le dos des enseignants une déficience d’éducation dont ils sont en réalité les auteurs.
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